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QUAND UN PEUPLE RENAIT DE SES CENDRES

Publié le 20/01/2009 à 15:43 par elaniou Tags : comores

ardi, 20 Janvier 2009 09:01

 

7 AVRIL 2008

 

 

QUAND UN PEUPLE RENAIT DE SES CENDRES

 

 

La victoire du 25 mars 2008 n’est pas seulement militaire.

Elle est surtout celle d’une jeunesse  qu’on croyait perdue dans les chimères d’Europe, asphyxiée par les gaz, les images d’un monde occidental qui pourtant la rejette de toutes ses forces…..

On la croyait aveuglée par les oripeaux, les «mirages » et les « mystères » qui dansent dans son horizon…..

On la croyait sourde à la voix de la raison, n’écoutant que les sirènes qui l’appellent dans les kwasa kwasa,  les aéroports, les gares, les banlieues pourries des mégapoles de France…..

 

Oui, il y a dix ans déjà, nous avions vu la même jeunesse brandir des drapeaux tricolores et réclamer le retour de la France  à Anjouan et bien sûr, nous avons eu honte.

Nous pensions peut-être que le mal était circonscrit à Anjouan ; Erreur ! Au même moment, partout aux Comores, et surtout à Mayotte, la même jeunesse envoyait son âme au diable contre un remboursement illusoire. Elle vendait tout jusqu’au dernier mètre carré familial, achetait des faux papiers, et essayait de se faire une nouvelle tête française, dont le destin inéluctable était de se cogner contre le mur des humiliations racistes.   

 

Nous fulminions contre cette jeunesse-là, alors que nous n’étions pas du tout innocents de ce qu’il lui arrivait. Nous l’avions mise au monde, après 1975, après cette « indépendance » abracadabrante dont nous n’avons jamais vu la couleur, nous l’avons abandonnée sans repères, poussée à la mendicité, au mépris d’elle-même, non seulement en ne lui enseignant rien de l’histoire de son pays, mais surtout en oubliant de lui apprendre à l’aimer, pire ! Elle a su de ses pères, en les regardant vivre, l’abandon, la trahison, et….la mendicité  .

Elle tague les murs aujourd’hui, pour exprimer sa colère avec des doigts malhabiles, hésitants, et qui ne maîtrisent rien des mots qu’ils voudraient tracer, pas même l’orthographe. Cela prouve simplement que nous avons manqué à notre premier devoir, l’« éducation », et qu’elle a été privée, elle, de son droit le plus impérieux, le plus absolu.

Nous la condamnions, nous qui n’aurions eu aucune circonstance atténuante  devant aucun tribunal. Nous avions même tendance à la renier, j’allais dire l’excommunier, elle qui n’avait que le tort de nous ressembler.

 

Nous avons pris l’habitude de la voir soumise, veule, lâche et sans ressort. Une image qui avait la délicieuse vertu de nous endormir tous.

Or voici qu’aujourd’hui, nous nous réveillons, devant une jeunesse qui dit « NON ! » à l’humiliation, à la trahison, une jeunesse qui refuse que le gouvernement français nous prenne pour des moutons, qui refuse à grands coups de tags sur les murs, à grands cris dans la rue, que la France, après avoir suscité, préparé et entretenu le séparatisme, après avoir embarqué tout un peuple dans un bateau ivre , se sauve, avec le capitaine, son capitaine, dès les premières vagues du naufrage….Une France qui dit « oui » dans les salles de conférences , et « non » dans les coulisses, qui souffle le chaud et le froid, qui livre des armes aux séparatistes et va chercher dans ses avions les troupes qui les combattent. Une France dont toute la politique consiste à créer et maintenir une instabilité permanente dans les trois îles qu’elle a bien été obligée de nous laisser et une prospérité artificielle dans la quatrième île  qu’elle n’était pas du tout obligée de nous voler

 

Oui ! Cette jeunesse-là, mérite elle aussi notre respect, elle doit enfin prendre sa place dans le pays. Nous devons bien comprendre qu’elle est la troisième composante de la Nation à l’heure de la victoire : Le lundi 24 mars un chef d’Etat prend des responsabilités historiques ; le 25, une armée fait son devoir, le 26 un pays qui se disait ami nous trahit et sauve corps et biens l’homme dont le procès aurait pu guérir tant de blessures. Le 27, notre jeunesse a tout compris, elle descend, spontanément, toute seule, dans la rue et c’est le miracle, 1968 et toutes les années soixante dix refleurissent partout aux Comores, à DZAOUDZI, à MUTSAMUDU, bien sûr, à MORONI, à FOMBONI. Oui ! Mais aussi à ST DENIS à PARIS, LYON, MARSEILLE, dans toutes les grandes villes de France. Où qu’il se trouve, le cœur comorien bat, très, très fort, au rythme d’une histoire qui pendant des décennies semblait l’avoir oublié

 

24, 25,27 mars ! Trois dates, trois glorieuses, trois acteurs, trois héros, une trinité qui sort le pays de ses cendres 

 

C’est le temps de l’euphorie ! Mais celle-ci passée que restera-t-il ?

Je sais que l’ennemi se dit que le feu de paille finira par s’éteindre ! Que l’enthousiasme finira par  tomber d’elle-même, au contact du quotidien, et la lassitude par l’emporter !

J’ai de bonnes raisons de croire qu’il n’en sera rien. L’histoire se répétera peut-être mais pas dans ce sens là. Je vois s’amplifier les raisons d’espérer. Les Comores ont bien changé ! Nous avons aujourd’hui des atouts que nous n’avions pas hier. Il y a des conditions, bien sûr

J’y reviendrai dans un prochain article