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Date de création : 14.05.2013
Dernière mise à jour :
28.01.2014
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Mardi, 26 Mars 2013 10:03
COOPERATION (2) LE GTHN : BETISE ou TRAHISON ?QUELLE COOPERATION ? 2
LE GTHN : BETISE ou TRAHISON?
Je reprends à dessein le mot utilisé par le Président IKILILOU au micro de la chaîne Afrique 24 le10 mars 2013. Tout le monde se souvient de la «bêtise» qui a un peu surpris, désignant les erreurs commises par des magistrats dans l’exercice de leurs fonctions. Nous venons de publier la vidéo de l’interview dans notre blog. Il faut reconnaître que le ton était bon enfant et que si on le reprenait pour parler des erreurs tragiques commises par nos gouvernements dans la gestion du dossier Mayotte, cela détendrait un peu une atmosphère qui en a bien besoin.
Je ne parle pas de trahison ! Pourquoi ? Tout simplement parce que cela donnerait une idée fausse de la phase actuelle du combat : c’est un mot que retiendra l’histoire sans aucun doute, mais qui aujourd’hui ne peut pas avoir de sens dans les faits. On parlera de trahison quand nous aurons une doctrine nationale de la libération de Mayotte. Or nous sommes bien loin de cette étape. Nous avons perdu 35 ans à dormir dans la honte et voilà que chacun de nos dirigeants est aussi innocent qu’un enfant de 3 ans !!Ah! je sais bien, ce n’est pas réjouissant!
Mais il faut remercier le régime ALI SOILIH (pourtant détestable à d’autres égards) d’avoir lancé le slogan : « twayar ya hwenda maore » inventé la «marche rose,» tracé une politique de libération, laissé le souvenir d’un homme d’Etat qui avait le courage de dire non à la France! 3 ans de vie pour le seul régime qui ait eu vraiment une idée claire et courageuse de l’intégrité territoriale du pays, c’est peu !
Mais c’est grâce à ces 3 ans que nous avons les premières lignes de la première page de l’histoire de la libération de notre pays. Notre LUTTE de libération nationale a tout juste 3 ans depuis 38 ans.
Quand on a 3 ans on ne peut sérieusement être accusé de trahison.
Il appartient aux héritiers du soilihisme ( à eux surtout mais pas à eux seulement, bien sûr) de se lancer dans des recherches et des réflexions sérieuses sur l’héritage de façon à assurer le relais en toute lucidité !Car il faut bien comprendre que la route est longue et qu’il n’est pas facile da rattraper 35 ans de capitulation. D’autant que ceux qui nous ont battus sans coup férir, ceux qui ont gagné toutes les batailles parce que nous n’en avons affronté aucune, ne se sont pas, eux, croisé les bras. Ils ont avancé à grands pas vers la « départementalisation » puis vers la « rupéisation, » tout en créant l’illusion d’une prospérité économique factice. Cette économie faite de bric et de broc et qui très curieusement obligé les vrais Maorais à s’exiler soit en « Métropole » soit à l’ile voisine de La Réunion, cette économie dirigée par les vrais Français, ceux qui viennent de l’hexagone, les vrais maîtres de Mayotte, c’est le miroir aux alouettes pour lequel les aventuriers du visa Balladur vont finir leur vie et leur jeunesse devant les radars, les vedettes rapides de la gendarmerie française.
C’est un courage dont on n’a pas mesuré l’ampleur et qui nous saigne à blanc depuis 1994; ils sont aujourd’hui 10.000 à avoir dit adieu à la misère matérielle, mais aussi à la misère morale d’être mal gouvernés, mal défendus, et…. bel et bien oubliés par leurs frères, aveugles, sourds et muets. Qui se souvient d’eux ? Qui écrase une larme, même silencieuse en pensant aux milliers de Comoriens musulmans morts sans sépulture dans les abysses de l’océan, ou pis encore, enterrés à la hâte, à huis clos, dans des fosses communes par des Français islamophobes?
Mais à quelque chose malheur est bon ! Nous n’échappons pas à la loi d’airain : toute lutte de libération nationale a ses martyrs et ses héros. Ces milliers de victimes sont les premiers martyrs de notre lutte, sans oublier nos chefs d’Etat assassinés par la même main qui assassine tous les jours au large de Mayotte. L’Histoire nous enseigne que c’est une nécessité absolue.
L’existence de ces morts nous montre que le processus est bien engagé malgré les apparences.
Ils continueront à mourir et nos gouvernants continueront à les ignorer jusqu’au jour où viendra un gouvernement qui aura une idée, un projet pour Mayotte, un gouvernement qui aura d’autres ambitions que celles qui transparaissent dans le GTHN
le GTHN (Groupe de Travail de Haut Niveau) est une triste réponse à l’ennui de n’avoir aucun projet, aucun rêve pour le pays. Demandez aux décideurs comoriens pourquoi ils se sont laissé embarquer dans cette histoire lamentable où l’on ignore ce qu’ils ont «gagné» mais où l’on sait qu’ils ont perdu et l’honneur et la dignité, ils vous répondront que c’était pour « vendre des tomates à Mayotte,» « assouplir» la procédure du visa de la mort, permettre à des personnes savamment choisies (sportifs, opérateurs économiques, officiels de tous bords) de passer en zone occupée sans encombre….c’est-à-dire exactement ce que veut l’autorité d’occupation ! Car pour elle ce qui compte c’est de pouvoir faire durer l’occupation, sans une gêne économique, sans un voisin qui pleure, sans une condamnation onusienne qui dérange, bref, dans une paix paradisiaque.
Je renvoie qui pourrait en douter encore à l’interview que l’Ambassadeur de France aux Comores, Luc Hallade, a accordée à Mayotte hebdo. Ce diplomate a dans l’entretien qu’on lira dans ce blog le GTHN selon l'ambassadeur de France aux Comores a déclaré haut et fort, à l’attention des Maorais qu’inquiétait la création par la France du GTHN : "On a l'impression, en écoutant certains Mahorais, que le gouvernement français aurait des velléités de rétrocession. Il faut arrêter le fantasme, il n'y a pas d'ambigüité : Mayotte est française et elle le restera"
J’ai à peine besoin de rappeler le slogan du comité Maore et qui est celui de tous les patriotes comoriens : « Mayotte est comorienne et le restera à jamais »
On le voit, la contradiction est radicale, impossible à réduire. Entre les membres de la GTHN aucune négociation n’est possible tant que ces deux idées resteront face à face. Douchina qui présidait la délégation française, ouvrant les travaux du groupe à Mayotte, a été on ne peut plus clair sur le sujet. Je lui laisse la parole :
"Mayotte est une terre de paix où la population est attachée à sa liberté et à sa sécurité", a déclaré M. Douchina, qui a rappelé que la collectivité est engagée dans une dynamique de coopération régionale avec tous ses voisins. "Ces négociations s'engagent dans un climat un peu particulier", a commencé M. Douchina, faisant allusion à la récente mise à l'ordre du jour de la question de Mayotte une nouvelle fois à l'Assemblée des Nations-Unis, "je voudrais rappeler à nos frères de l'Union des Comores que Mayotte a fait son choix en 1975 et qu'elle aimerait que l'Union des Comores respecte ce choix", ajoutant encore, pour être plus explicite : "Nous voudrions vous dire que nous tendons notre main mais à une condition : que le choix de 1975 soit respecté. Les négociations doivent se faire sans l'arrière-pensée de récupérer Mayotte. Les Mahorais ne sont pas des marchandises, quelque chose que l'on peut négocier sans leur demander leur avis..... Mayotte est une terre de paix où la population est attachée à sa liberté et à sa sécurité", a déclaré M. Douchina, qui a rappelé que la collectivité est engagée dans une dynamique de coopération régionale avec tous ses voisins. "Ces négociations s'engagent dans un climat un peu particulier", a commencé M. Douchina, faisant allusion à la récente mise à l'ordre du jour de la question de Mayotte une nouvelle fois à l'Assemblée des Nations-Unis, "je voudrais rappeler à nos frères de l'Union des Comores que Mayotte a fait son choix en 1975 et qu'elle aimerait que l'Union des Comores respecte ce choix", ajoutant encore, pour être plus explicite : "Nous voudrions vous dire que nous tendons notre main mais à une condition : que le choix de 1975 soit respecté. Les négociations doivent se faire sans l'arrière-pensée de récupérer Mayotte. Les Mahorais ne sont pas des marchandises, quelque chose que l'on peut négocier sans leur demander leur avis."
Le titre de l’article de journal dont est extrait le propos est en lui tout seul un programme : « Douchina pose ses conditions »
Là aussi j’invite à la lecture de cet article qui se passe de commentaire. DOUCHINA POSE ES CONDITIONS
Et j'invite chaque patriote à tirer les nombreux enseignements que contiennent ces deux déclarations. L'une exprime très clairement la position du gouvernement français. L'autre dévoile la pensée de ceux qui ont choisi de collaborer avec l'envahisseur.
Et je pose la question : quel entretien voulez-vous avoir avec des gens qui vous traitent avec tant de hauteur ? Quelles négociations mener avec des hommes aussi fermés, aussi butés ? Quelle coopération espérer de partenaires qui vous dis.ent aussi crument qu’ils sont vos ennemis jurés ?
les intellectuels comoriens doivent aux Comores la réponse à ces questions. Ils ne peuvent pas continuer tranquillement à vivre dans leur petit quotidien confortable et à faire comme si de rien n'était. Ils doivent s'exprimer, analyser, et proposer. Le temps du sommeil est révolu. C'est du concours de tous que naitra la solution
Et j’en pose une autre : si malgré tout, malgré l’évidence, on s’entête à vouloir traiter avec eux, quelle image trouvera-t-on devant son miroir ? Celle d’un traitre ou d’un imbécile ?....trahison ou bêtise ?.